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un aspect plus affiné et on pourrait dire une personnalité. Elle se creuse, se bossèle, les doigts s’allongent, deviennent spatulés ou noueux.

Phénomène remarquable, on remarque le même affinement chez nombre d’individus appartenant à une classe sociale bien différente : celle des réfractaires. Chez des voleurs et des souteneurs, la main acquiert une délicatesse et parfois une blancheur que le travail continu avait fait perdre à la main ouvrière.

Ceux-là sont les malfaiteurs créés par le milieu social et qui, dans un autre milieu, deviendraient des hommes non seulement inoffensifs mais utiles et peut-être de valeur réelle.

Mais cette classe des réfractaires contient d’autres individus difficilement perfectibles, même dans un ambiant meilleur. Ce sont les malfaiteurs par atavisme, dégénérés, fils d’alcooliques, de fous ou de malades, ceux que Lombroso, avec raison, quoi qu’en aient dit les railleurs, a appelés « criminels-nés ». Chez ceux-là la main est caractéristique. Doigts difformes, pouce en bille — surtout chez les gens enclins au meurtre — c’est la patte du monstre mal caché sous l’enveloppe humaine qui apparaît.

Moins apparentes peut-être mais non moins importantes que les caractéristiques de la tête et de la main sont celles de la poitrine.

Le travailleur des champs, qui vit au grand air, et le riche bourgeois qui circule à son gré, voyage, va aux eaux, à la campagne, à la mer, fait du sport, ont le thorax bien plus développé, cela se comprend, que