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et gouvernés étant deux termes antagoniques (d’autant plus antagoniques que le pouvoir est plus fort), tout ce qui diminue l’un grandit l’autre ; or la défaite affaiblit le prestige et la force d’un gouvernement ; elle permet donc à ceux qu’il opprime d’élever la voix et de chercher à s’émanciper de sa lourde tutelle. C’est ce qui s’est vérifié en Russie après la guerre de Crimée, suivie du mouvement d’idées qui amena l’émancipation des serfs, et au cours des désastres de Mandchourie lesquels produisirent par répercussion des manifestations, des grèves et des révoltes sur mille points de l’empire. C’est ce qui eut lieu également en France, au 4 septembre 1870 et au 18 mars 1871.

Quel que soit celui des trois facteurs, banqueroute, grève ou guerre, qui ouvre la voie à la révolution, il est très probable qu’il se compliquera des deux autres, car la banqueroute, se répercutant sur le monde industriel, détermine des grèves et réciproquement. D’autre part, il est certain que les gouvernements les plus rétrogrades et les plus puissants tels que ceux d’Allemagne et de Russie, s’efforceraient d’étouffer la révolution à l’étranger avant qu’elle ne pénétrât chez eux.

L’étude des révolutions démontre que ces secousses sociales tendent à s’étendre selon une loi naturelle à la façon des ondulations sonores, caloriques, lumineuses,

    férend diplomatique franco-allemand, d’où peuvent sortir une guerre et une révolution sociale dont les signes avant-coureurs sont nombreux. — Paris, février 1906.