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Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/85

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etc. Mais de même que le son, la chaleur ou la lumière passant d’un milieu dans un autre peuvent perdre de leur intensité ou en acquérir une plus grande, de même les ondulations révolutionnaires, se transmettant à travers les diverses couches sociales et les différents groupements ethniques, les font vibrer plus ou moins selon le tempérament, les habitudes et les conditions de développement. Ainsi le grand mouvement de la réforme, parti d’Allemagne, a embrassé les pays scandinaves, les Flandres, l’Angleterre et la Suisse non italienne, contrées plus ou moins rapprochées de l’Allemagne, par la langue, l’habitat et les mœurs, pour entamer plus faiblement la France, terre celto-latine, n’avoir en Espagne qu’un faible écho parmi les libres penseurs spiritualistes de l’université d’Alcala, et s’arrêter tout à fait devant la Pologne et surtout l’Italie, si différentes de l’Allemagne par la langue et le génie.

La Ligue et la Fronde, mouvements politiques où la bourgeoisie essayait sa force aux côtés de la noblesse, avaient été surtout concentrés à Paris.

La révolution de 1789 rayonna sur toute la France, dont les provinces étaient alors en voie d’unification morale, puis, quelques années après, sur la Belgique, la Hollande, le Palatinat, la Suisse et l’Italie. Par la force des baïonnettes, certes, mais aussi par celle des idées. Elle s’arrêtait devant l’Espagne fanatique jusqu’au moment où Napoléon ayant dépossédé les Bourbons et disloqué la société espagnole, les idées encore révolutionnaires des Français — ennemis — et les idées libérales des Anglais — alliés — au milieu même des