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luttes sanglantes, pénétrèrent dans la péninsule et y produisirent un travail de fermentation qui se manifesta, d’abord par la constitution de 1812, œuvre des cortès de Cadix, puis par la révolte de Riégo contre l’absolutisme (1820), enfin par tous les mouvements qui se succédèrent jusqu’à 1868.

La révolution s’arrêtait pareillement devant l’Europe centrale, où les idées n’allaient pénétrer que lentement, au cours du xixe siècle, dans une masse réfractaire à l’esprit de révolte. Sa vague la plus lointaine dans cette direction ne s’éloignait guère des bords du Rhin ; à plus forte raison n’effleurait-elle même pas la Russie. Car il est difficile de voir dans le soulèvement de la Pologne, soulèvement catholique et seigneurial bien plus que démocratique, une répercussion directe de la révolution française.

La révolution de 1830, au contraire, quoique immédiatement arrêtée en France par la haute bourgeoisie, éveilla des échos en Pologne et en Espagne ; celle de 1848 en éveilla bien plus encore, entamant l’Europe centrale, jusqu’alors réfractaire. C’est que les temps étaient changés, les nations européennes comme autrefois les provinces françaises, cherchaient à se reconnaître ; les relations entre ces collectivités devenaient plus fréquentes, plus régulières, on voyageait de Paris à Londres ou Berlin beaucoup plus qu’un siècle auparavant on ne voyageait de Paris à Versailles.

De nos jours les masses moins enthousiastes, plus réfléchies, se passionnent beaucoup moins pour les révolutions purement politiques. Ce que veut la bour-