Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/110

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le christianisme et repris par l’hypocrisie bourgeoise que de déblatérer contre la fougue de ces vilaines passions qui entraînent l’homme et lui font perdre, en même temps que la sagesse ! — cette douce sagesse consistant à obéir et se résigner ! — le repos et le bonheur. Oui, les passions bouleversent la vie, rendent souvent malheureux et, cependant, elles sont le plus grand élément de progrès. Toute amélioration sociale vient d’une lutte contre le passé et cette lutte n’est jamais entreprise par ceux dont les sens, parfaitement pondérés, s’accommodent sans résistance au milieu où ils vivent. Ceux-là sont les sages qui trouvent que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et que chercher à modifier les idées reçues ou les institutions établies, est faire œuvre de fous. Fous : Socrate, Caïus et Tibérius Gracchus, Wicleff, Colomb, Marat, Clootz, Babeuf, Fulton, Blanqui, Garibaldi, Darwin, Reclus, Louise Michel ; M. Prudhomme est un sage ! Cependant, les années s’écoulent ; grâce