Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/132

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La véritable éducation, celle que l’on ne donne pas aujourd’hui, doit être non l’enseignement de conventions plus ou moins ridicules, de formules apprises par cœur, mais le développement normal des aptitudes et leur adaptation au milieu social, le redressement des penchants mauvais légués par hérédité ou plutôt leur déviation, de manière à les utiliser, car il est à remarquer que même les défauts : orgueil, avarice, colère, peuvent, lorsqu’ils sont orientés d’une certaine façon, tourner au profit des individus et de la société tout entière. Elle doit viser surtout à faire de l’enfant un homme libre, ayant conscience de sa liberté, considérant son indépendance et son bien-être comme intimement liés à l’indépendance et au bien-être de ses semblables.

La première éducation se fait par les yeux, les sens sont éveillés bien avant la raison. Il importera donc que l’enfant n’ait jamais devant lui de spectacle dégradant : père et mère se maltraitant ou s’humi-