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cité par l’odeur de la poudre, l’aveuglement de la fumée[1], toute cette griserie du combat qui lui communiquait une ardeur factice. Aussi, maintenant, aime-t-il de moins en moins la guerre et, souvent, dans son for intérieur, se moque-t-il des radotages patriotiques des bourgeois.

Les hommes apprennent, — chèrement, il est vrai, — à réfléchir ; les perfectionnements mêmes apportés aux machines à tuer, contribuent à propager la crainte et la haine de la guerre. Sauf quelques vétérans endurcis ou quelques jeunes fanatiques, élevés dans l’ignorance des besoins de leur époque, les peuples soupirent après le moment où leur travail ne servira plus à entretenir ces armées permanentes prêtes à s’entredéchirer.

En dépit des réformes, la troupe constitue entre les mains de la caste gouvernementale une arme dirigée surtout contre

  1. Avec la poudre sans fumée et presque sans détonation, employée aujourd’hui par presque toutes les armées européennes.