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giques qui chantent l’impérissable nature et, peut-être, Virgile s’en rendit-il compte, lorsqu’à sa mort, il ordonna de brûler son œuvre. De tous, le plus grand est peut-être le plébéien Plaute, qui anime d’un souffle de vie ses personnages : marchands, parasites, esclaves, courtisanes[1].

Du reste, les Latins n’eurent guère qu’un art d’importation ; chez eux, le culte exclusif de la force tua le culte de l’esprit. On sait les vers du poète :

Græcia capta ferum victorem cepit et artes
Intulit agresti Latio[2].

Après Auguste, il n’y eut plus à Rome que des professeurs grecs enseignant la routine et les règles qu’ils avaient apprises. Ce fut un malheur ; ils créèrent un peuple de


  1. Le théâtre se développe surtout chez les peuples à tendances libertaires ; les nations croupies dans l’idolâtrie monarchique n’ont que de froides et immobiles statues.
  2. « La Grèce conquise subjugua son farouche vainqueur et introduisit les arts dans le grossier Latium. »