Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/185

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avec la classe dont elles sont l’émanation.

Les bourgeois, qui vivent sans travailler, font des avocats, qui vendent leurs paroles et qui font des députés, les députés font des sénateurs et des ministres. Les prolétaires, qui n’ont ni temps, ni argent, ni instruction, n’entrent guère dans cet Olympe ; quand ils y entrent, c’est pour s’y corrompre.

Et cela se comprend : pris dans l’engrenage, députés, sénateurs, ministres sont obligés de subir l’impulsion qui régit leur milieu. Les voilà, malgré leurs résolutions primitives, obligés de vivre au jour le jour d’intrigues, de parlottages, de cabales de couloirs, de subordonner leurs projets à des coalitions de groupes. Les affaires sérieuses sont délaissées, abandonnées à des secrétaires, à des bureaux et, en route, tout s’arrête, se déforme[1].

  1. Une preuve entre mille de cette impuissance, c’est la situation d’annihilement pénible même pour leurs adversaires dans laquelle se sont trouvés trois leaders socialistes considérés comme de hautes valeurs : Granger, Lafargue et Guesde. Le premier,