Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/210

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une reconnaissance platonique des droits de l’être humain ! Mordue par les Pastoureaux, les Jacques, les bourgeois, les montagnards suisses, la féodalité a toujours bonne griffe et bonne dent. À Lyon, à Londres, à Rome, en plein cœur du catholicisme, jusqu’à la fin du xiiie siècle, on vend des hommes, sous l’œil bienveillant des chefs de l’Église qui, plus que jamais, prêchent soumission et résignation. Et bientôt, l’esclavage ne suffit plus : la viande humaine rôtit sur les bûchers.

Quel plus puissant argument à jeter à ceux qui nient l’origine animale de l’homme pour en faire un dieu déchu, que ces mutilations barbares infligées à la chair : hommes châtrés, hommes brûlés, hommes roués ! Dans les yeux des mystiques disciples de Saint-Dominique, brille la volupté du tigre qui entend craquer les os et gicler le sang. La différence est-elle plus grande du cerveau de l’anthropoïde à celui de l’homme primitif que de Torquemada à Darwin ?

L’humanité va-t-elle croupir dans son