Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/302

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désordonné des anciens Gaulois semble revivre avec, en moins, la vigueur de la barbarie et, en plus, une fièvre maladive parmi même les plus intelligents, les plus hardis de ces prolétaires livrés depuis des générations à l’anémie et à l’alcoolisme. Savoir c’est prévoir, dit-on : ignorant le passé, exécrant le présent qui les écrase, nombre d’entre eux s’acheminent en aveugles, de simple intuition, vers l’avenir, inconscients de tout ce qui les entoure, hommes et choses. Ils croient à Drumont socialiste comme d’autres à Rothschild philanthrope !

Dans ces conditions, rien n’était plus difficile que de diriger les événements au lieu de se laisser emporter par eux. Un parti ne vit pas seulement de théories mais aussi d’agitation : une action continue, bien orientée, avec plans de campagne et plate-formes était nécessaire, si l’on ne voulait choir au rang de simple secte philosophique impuissante à réaliser son idéal. Cette action, les socialistes autoritaires ne semblaient pas la vouloir ou, du moins, l’oser