Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/42

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l’humanité, qui est, à lui seul, un microcosme — un petit monde — et qu’on ne doit pas plus écraser au nom de la majorité du peuple qu’au nom du souverain. Sauf en période de lutte, où les nécessités amèneront les plus libertaires à faire de la pression et de l’autoritarisme, — prétendre le contraire serait aveuglement ou hypocrisie — le droit collectif n’est respectable qu’autant qu’il est l’expression du droit individuel, autrement il n’est que la plus tyrannique des abstractions.

Quoi qu’on ait dit, communisme et individualisme ne sont pas forcément deux termes inconciliables : au contraire, l’un renforce l’autre. L’avenir montrera que l’individu peut fort bien vivre libre au sein de la communauté.

Jusqu’à ce jour la vie des sociétés s’est passée en oscillations entre le communisme et l’individualisme. Privés de contre-poids, ils deviennent généralement, l’un trop étouffant pour que la personnalité humaine puisse le supporter impunément, l’autre