Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/43

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férocement égoïste et écrasant les plus faibles. Cet excès appelle chaque fois une réaction. Actuellement la réaction se prépare dans le sens du communisme. Mais si celui-ci une fois les grandes secousses passées, ne s’équilibrait pas, avec la liberté individuelle, les revendications en faveur de cette dernière acquerraient bientôt une force irrésistible. D’autant plus irrésistible que, la vie matérielle étant garantie, la vie intellectuelle et morale deviendrait plus intense, partant plus exigeante.

L’insubordination latine[1], faite plus souvent encore du besoin d’expansion que de vrai libertarisme, apparaît il faut le reconnaître en dehors de tout préjugé patriotique, — nécessaire pour contrebalancer les

  1. Quoi qu’en puissent dire des écrivains comme Félix Pyat, il est évident que les Latins que n’ont pas abrutis la misère et le fanatisme ont très développé le souci de leur liberté individuelle ; leur indiscipline, si souvent critiquée, en est la preuve. Dans l’antiquité si les Germains furent plus libertaires que les Latins, c’est qu’ils étaient encore barbares ; en se civilisant, ils sont devenus plus autoritaires.