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viendra insupportable aux époux, ils reprendront leur liberté : ce sera l’amour libre autant que l’union libre[1]. Il serait curieux que les mêmes bourgeois qui ont institué le divorce comme correctif du mariage, — à l’usage surtout des riches, car les formalités qu’il nécessite sont trop coûteuses pour les pauvres, — fussent pris d’une pudeur hypocrite à l’idée de cette facilité de rupture. En réalité, c’est justement cette grande liberté qui fera que les unions pourront se


  1. Il ne serait même pas utile de faire cette remarque qui tombe sous le sens commun si certains timorés, cherchant une transition entre la morale bourgeoise et la morale nouvelle, n’acceptaient l’union libre qu’à la condition implicite de la rendre quoi qu’il arrive aussi indissoluble que l’union légale. Cet excès de rigorisme, qui démontre tout simplement un fonds bourgeois chez nombre de révolutionnaires, a, pendant quelque temps, produit un excès en sens inverse et on a vu d’aimables fantaisistes, doués sans doute d’un heureux tempérament, proscrire au nom d’amour libre, toute union d’un caractère continu. Cette effervescence s’est calmée depuis : en réalité, nuls autres que les deux intéressés n’ont quoi que ce soit à décider en matière de cœur et de sens (1897).