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Tout favorable qu’il fût aux chrétiens, l’empereur ne reçut le baptême qu’à la fin de sa vie. Doutant de la rémission des péchés postérieurs à ce sacrement, Constantin, qui avait fait assassiner une foule de personnes, parmi lesquelles son neveu, son fils et sa femme, crut sage d’attendre, pour laver ses fautes, qu’il ne pût plus en commettre de nouvelles.

Cet astucieux scélérat, qui ne valait ni plus ni moins que ses prédécesseurs, avait compris que le christianisme était l’avenir ; au lieu de se cramponner au trône pourri du paganisme, il mit résolument sa main dans la main des évêques. Ceux-ci, stimulés par leur soif de domination, le servirent à merveille, l’avertissant des plans de ses adversaires et s’efforçant de les traverser. Giovini rapporte qu’au moment d’une bataille, tous les chrétiens qui étaient dans le camp ennemi, passèrent du côté de Constantin et contribuèrent à son triomphe. De ce règne, date l’alliance ouverte du pouvoir impérial et de l’Église. Quel chemin parcouru depuis Juda le Gaulonite et Jésus !

L’entrée du vainqueur dans Rome fut toute une révolution. Amnistie générale, peine de mort contre les délateurs, liberté des cultes et des opinions, abolition du supplice de la croix, abrogation des lois pénales contre les célibataires, interdiction du travail dominical, permission d’affranchir les serfs de l’Église, tels furent les actes qui inaugurèrent le nouveau règne.

Une bouffée d’air libre pénétrait dans la Rome impériale, devenue le cloaque du monde. Le peuple, étonné, charmé, acclamait ; le Sénat, publiquement