Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/114

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L’assaut fut suivi du massacre et le massacre du pillage : le polythéisme y reçut le coup mortel. Les Goths d’Alaric étaient chrétiens, quoique de la secte d’Arius ; ils détruisirent impitoyablement les monuments du paganisme et épargnèrent les églises de Saint-Pierre et Saint-Paul.

Encore un demi-siècle, et l’empire d’Occident, qu’Alaric vainqueur se contente de changer de maître, n’existera plus !

Pendant que l’autre capitale, reine du Bosphore, enfermée dans un cercle de fer, engage contre les barbares d’Europe et d’Asie cette lutte qui se prolongera dix siècles, l’Occident, de romain, devient gothique. Tombez panthéons où resplendissaient les vieilles divinités ! sur vos débris s’élèveront plus tard les cathédrales aux ogives merveilleuses, élançant vers le ciel leurs tours et leurs flèches d’or. Écroulez-vous cirques, théâtres, chefs-d’œuvre de la statuaire ! Consumez-vous, doctes manuscrits renfermant la sagesse antique d’Homère à Ptolémée : désormais, il n’y a plus place pour d’autre livre que l’Évangile ; de rudes démolisseurs travaillent pour une société nouvelle. La houle humaine roule depuis la Sarmatie jusqu’aux rivages méditerranéens ; les chefs nomades, longtemps alliés ou vassaux, ont secoué le joug : ils renversent l’empire, puis s’en disputent les dépouilles. Les Visigoths prennent l’Espagne, les Francs la Gaule, les Goths l’Italie, les Vandales l’Afrique. Des essaims de géants, blonds ou roux, couverts de fourrures ou d’armes étranges qui les font ressembler à des démons, renversent les villes, saccagent, massacrent, violent