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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/140

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que dans les sociétés secrètes : de là vint l’importance, le nombre de ces dernières et aussi leurs cérémonies bizarres, véritables trompe-l’œil. Les associations maçonniques, imbues, surtout en Angleterre, du vieil esprit religieux et monarchique, vivotaient assez paisiblement, quand Weishaupt vint leur communiquer, avec une énergique impulsion, une orientation nouvelle en créant la secte des Illuminés qui oppose, — quelle audace ! — l’autonomie de la raison (Aufklärung) à l’inspiration divine.

Dès lors, une activité inconnue se manifeste. L’axiome des jésuites : « la fin justifie les moyens » est retourné contre eux par leur ancien disciple. En 1778, les Illuminés s’allient aux associations maçonniques qu’ils ne tardent pas à diriger complètement. La secte a des grades honorifiques pour les vaniteux, de sages maximes pour les philosophes, des missions vengeresses pour les enthousiastes ; aussi étend-elle de plus en plus ses ramifications, s’agrège-t-elle peu à peu des représentants de toutes les classes sociales et cela se meut sous l’inspiration de quelques grands chefs occultes.

Des ducs, des princes affiliés à l’association serviront de couverture ; nombre d’entre eux parviendront aux plus hauts grades sans jamais connaître le vrai but poursuivi.

À côté de ces recrues aristocratiques, puissantes par leurs richesses et leur influence, on cultive les médecins qui pénètrent partout, les avocats habiles à manier la parole, les imprimeurs, les libraires, les écrivains.

C’est une véritable Internationale qui se forma