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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/141

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contre une autre Internationale, celle du Gesù, dont le centre est à Rome : dans les États hostiles, fermés les uns aux autres, les francs-maçons servent de fils conducteurs à une immense propagande : ces fils se nouent, se resserrent, emprisonnant les souverains eux-mêmes.

Voici la profession de foi formulée par Weishaupt : « Réunion, en vue d’un intérêt élevé et par un lien durable, des hommes instruits de toutes les parties du globe, de toutes les classes et de toutes les religions, malgré la diversité de leurs opinions et de leurs passions ; leur faire aimer cet intérêt et ce lien au point que, réunis ou séparés, ils agissent tous comme un seul individu, qu’en dépit de leurs différentes positions sociales, ils se traitent réciproquement comme égaux et qu’ils fassent spontanément et par conviction ce qu’on n’a pu faire exécuter par aucune contrainte depuis que le monde et les hommes existent, voilà ce qu’il s’agit de réaliser. »

Les précautions prises par les disciples de Weishaupt montrent combien ils avaient conscience de poursuivre une œuvre révolutionnaire. Les Illuminés dissimulaient leur individualité sous des noms de personnages antiques, les seuls figurant dans les correspondances ; ils ne s’écrivaient que par signes cabalistiques ou caractères de convention et, aussitôt arrivées à destination, les lettres étaient détruites.

Ces mystiques lutteurs n’ont pas organisé la révolution de 1789, comme l’ont prétendu quelques écrivains cléricaux égarés par leur fanatisme : il n’est pas au pouvoir d’un homme ni d’une secte de