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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/145

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et châtiment des ravisseurs. Rien n’est plus simple : outre que les peuples traversent les mêmes phases de jeunesse, Grecs et Hindous n’étaient-ils point les deux rameaux d’une même race ?

Les Perses, amoureux d’allégories et avides de spéculations métaphysiques, élucubrèrent le Zend-Avesta. Frappés du dualisme qui semble se manifester dans tous les actes de la nature, ils divinisèrent deux forces : l’une bonne (Ormuz), l’autre mauvaise (Ahrimane), avec une puissance médiatrice (Mithra), devant à la fin les rapprocher par l’amour.

Comment méconnaître, dans ces légendes sacrées, l’embryon des croyances qui, s’entant sur la vieille Bible hébraïque, constituèrent peu à peu le christianisme ? Qu’on remplace Ormuz par Jéhovah, Ahrimane par Satan, Mithra par Jésus, il ne reste plus que des différences accessoires.

Pour les peuples sémites, durs, austères, empreints de cette mélancolie qui se dégage du sol désolé de la Judée, il fallut un dieu fait à leur image, jaloux, vindicatif, étroitement chauvin. Ce dieu fut celui d’Israël jusqu’au jour où, du contact des races, un commencement de fusion naquit entre les idées de Zoroastre, de Moïse et de Platon.

D’où, la contradiction qui se manifeste entre les deux parties de la Bible, entre l’Ancien Testament et le Nouveau.

Un tout aussi heurté ne pouvait convenir à la nouvelle société, différente de sa précédente par les idées et les mœurs : le Nouveau Testament, c’est-à-dire l’Évangile, devint le livre par excellence des chrétiens.