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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/183

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la loge des Amis de la vérité dont le personnel se recrute surtout dans la petite bourgeoisie. Comme au temps de Weishaupt, des puérilités solennelles servent à masquer une action politique très réelle. Pour défendre l’œuvre de la Révolution, les sociétés secrètes renaissent de toutes parts ; en Italie, en Espagne, en Portugal, en Grèce, le carbonarisme, fils direct de la Franc-Maçonnerie, prêche l’indépendance nationale sous une forme religieuse et romantique bien propre à séduire ces tempéraments de feu. « Vive le Christ, libérateur du peuple ! » clamaient les patriotes libéraux. Et les conspirations de se succéder et le carbonarisme de s’organiser méthodiquement en France où il se manifeste par les tentatives sans cesse réprimées du peuple et de l’armée.

Juillet 1830 consacre la victoire définitive de la bourgeoisie française. Dès lors, celle-ci voudrait bien briser l’arme dangereuse qu’elle a maniée mais ses efforts sont vains : l’arme se retournera contre elle-même. Entré dans les sociétés secrètes à la suite de l’avocat ou du publiciste, le prolétaire y a fait son apprentissage, il a entrevu la puissance de l’association ; peu à peu des groupements s’élaborent où l’élément ouvrier est de plus en plus nombreux, groupements qui, dans la main de quelques hommes énergiques, les Blanqui, les Barbès, les Raspail, champions de la démocratie socialiste, mèneront une rude lutte contre la monarchie orléaniste. Bien plus, se détachant insensiblement de la politique comme d’une science fausse, usée, finie à l’égal des religions et comprenant que la