Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/184

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science sociale par excellence c’est celle qui fait vivre, le travailleur commencera à se diriger vers les seuls groupements économiques, et le jour viendra où, révolutionnées dans leur esprit routinier, les corporations de métiers d’art, de science, s’affranchissant du joug de l’État, se substitueront au vieil organisme pour embrasser le monde dans leur immense réseau.

La Franc-Maçonnerie arrivée se fait conservatrice de l’ordre social. Sa puissante organisation, son influence, ses richesses servent à défendre la bourgeoisie libérâtre contre tous : contre les derniers champions du droit divin, contre les ultramontains, contre la masse qu’on leurre avec des promesses de réforme, parfois avec une philanthropie calculée, contre les révolutionnaires qui voient plus loin qu’une monarchie centre-gauche ou même qu’une République bourgeoise.

Tandis que la classe moyenne, triomphante en France, met en pratique ce conseil d’un ministre : « Enrichissez-vous », que la lutte des Bourses européennes, prépare l’hégémonie de la maison Rothschild, que des chercheurs élaborent des systèmes sociaux, des hommes de lutte, chez lesquels l’action complète la pensée, regardent non plus seulement en eux-mêmes mais autour d’eux, vivent avec la masse, pensent, souffrent avec elle et se lancent intrépidement sur la route pénible qui doit conduire à l’émancipation.

En Blanqui, surtout, revit la pensée babouviste : s’emparer dictatorialement du pouvoir et réaliser le bonheur commun.