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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/192

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Doctrinaire d’une incontestable puissance, il applique à la sociologie les procédés d’observation usités dans les autres sciences et aboutit à cette déclaration :

« La production économique et les classifications sociales qui en sont la conséquence nécessaire créent, pour chaque époque, la base de son histoire politique et intellectuelle ; il en résulte, depuis que la possession en commun du sol, telle qu’elle a primitivement existé, a cessé d’être, que l’histoire toute entière a été uniquement, aux divers degrés du développement social, l’histoire des luttes des classes entre elles, luttes des exploités contre les exploiteurs, des classes dominantes et des classes dominées ; mais, aujourd’hui, cette lutte est entrée dans une phase où il n’est plus possible à la classe exploitée et opprimée, au prolétariat, de se délivrer de la classe qui l’exploite et l’opprime, de la bourgeoisie, sans délivrer, du même coup et à jamais, la société tout entière de l’exploitation, de l’oppression et, du coup, de la lutte même des classes. » En place du système actuel, conclue-t-il, qui repose sur l’antagonisme du capital et du salaire, il faut ériger un système nouveau basé sur la propriété et le travail collectifs.

Conception hardie et, dans sa hardiesse même, autrement logique que la tentative mutuelliste et coopérative de Proudhon lequel, tremblant de voir tomber l’autonomie individuelle avec la propriété, reconstruisait d’une main ce qu’il venait de démolir de l’autre.