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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/219

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lution de février fut moins meurtrière que les trois glorieuses de juillet, que celle du Quatre Septembre fut tout à fait pacifique et que la chute du président Grévy, le 2 décembre 1887, — véritable révolution de palais ! — ne fit pas couler une goutte de sang ; tandis que les luttes économiques ont constamment progressé dans le tragique. Les grèves deviennent de plus en plus offensives ; l’antagonisme des classes s’accentue : qu’avait été la répression lyonnaise de 1831 auprès des massacres de juin ! Juin, à son tour, pâlit devant les hécatombes de la Semaine sanglante.

Le mouvement insurrectionnel du 18 mars 1871 ne fut pas socialiste à son origine. Issu de l’exaspération populaire contre un gouvernement qui, par peur de la révolution, avait livré Paris, âme de la France, aux armées allemandes, il fut au début patriotique et républicain ; mais des tendances socialistes s’y firent jour, malgré les difficultés de la situation et les fautes du gouvernement communaliste tiraillé entre jacobins, blanquistes et internationaux. Ces derniers formaient l’élément studieux mais enclin au modérantisme, la pire des politiques en temps de révolution ; parmi eux, Malon, Lefrançais, Vermorel, Varlin, Longuet depuis rapproché de la bourgeoise radicale, avaient une valeur réelle : Leur idéal tendait à une décentralisation politique, — la commune s’administrant par ses mandataires élus, — et à une centralisation économique, — l’État se substituant à l’oligarchie capitaliste comme propriétaire du sol, des canaux, des mines, des chemins de fer, de l’outillage industriel : en somme le