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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/23

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Peu à peu, le dieu d’Israël, de rival jaloux des autres divinités, était devenu le dieu unique de justice et, bientôt, d’amour. Étroite par le culte, cette religion était large par l’idée ; forcément, elle devait l’emporter sur les autres, caduques et contradictoires.

Les germes d’une immense révolution existaient donc bien avant Jésus qui ne fit que les mettre en lumière, non par ses actes, mais par sa mort. En résumé, c’était : tendances à l’égalité et au communisme, négation des dieux, négation qui, timide au début, s’enhardit puis s’étendit insensiblement aux prêtres, aux docteurs, aux fonctionnaires officiels, complices effacés de l’oppression romaine.

À mesure que les maîtres appesantissaient leur joug, la haine croissait contre les dieux, ces dieux implacables qui sanctionnaient l’injustice en prophétisant le règne éternel de Rome. La philosophie, le fanatisme religieux et le patriotisme font fermenter les esprits, embrasent les cœurs : la révolte n’est pas loin.

Juda, fils de Sariphée et Mathias, fils de Margaloth, s’efforcent de soulever le peuple. Ils sont battus, pris et suppliciés, mais l’agitation persiste, des émeutes isolées, des insurrections sans cesse écrasées et sans cesse renaissantes, tiennent en haleine les procurateurs romains ; un volcan trépide sous leurs pas.

En l’an VI de notre ère, Sadok et surtout Juda le Gaulonite se soulèvent contre le recensement et l’impôt. L’excès de la tyrannie engendre des aspi-