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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/277

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qu’avec lenteur, mais enfin elles s’accomplissent. On a pu constater que le nombre des dents tendait à diminuer chez les races supérieures, la région frontale à se développer au détriment des maxillaires. La fusion des peuples, qui s’effectue de plus en plus en dépit du fanatisme chauvin ou religieux, mène à la constitution d’une humanité nouvelle, unifiée grâce au pouvoir niveleur de la civilisation, et, en même temps, supérieure à la nôtre, car il serait insensé de s’imaginer que le progrès qui a tiré l’homme des organismes primitifs, cessera de se manifester, alors que les facteurs de progrès, c’est-à-dire de transformation, sont incomparablement plus nombreux.

On comprend l’obstination avec laquelle les conservateurs se sont opposés au développement des théories darwiniennes : ces théories renversaient de fond en comble leurs cosmogonies religieuses : quoi ! l’homme, loin d’être un Adam déchu, primitivement créé à l’image de Dieu, serait, au contraire, le produit ultime d’une longue succession d’êtres inférieurs : il serait fils d’anthropoïde, cousin du singe, arrière-petit-fils de l’eozon, formé des mille éléments combinés dans la nature ambiante ! Puis quand, démontrée par le fait, la doctrine transformiste eût conquis droit de cité, les classes dirigeantes voulurent la faire servir à légitimer leurs privilèges : si elles étaient riches, puissantes, c’est parce qu’elles étaient les plus aptes. Vivent les forts ! meurent les faibles !

Il se trouva des savants chez lesquels l’amour de la science avait tué tout autre sentiment pour