Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/278

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appuyer de leur autorité ces prétentions. Le prolétaire, être inférieur selon eux, devait, au nom de l’atavisme, nouvelle tache originelle, croupir dans la servitude, le bourgeois, produit d’une admirable sélection, étendre son règne sur le restant de l’humanité.

Tandis que les plus simples des révoltés, se croyant, en effet, frappés par la science, se sont contentés de la maudire ; d’autres, minorité consciente, ont riposté par cet argument :

« C’est en vertu des théories mêmes que vous vous appropriez, après les avoir combattues, que nous vous condamnons, ô maîtres du jour ! à disparaître. Non, vous n’êtes plus ce qu’étaient vos pères : les plus aptes, les plus intelligents, les plus forts. La fatalité du milieu vous a saisis ; gavés de toutes les jouissances, vous êtes devenus mous, efféminés, incapables de tout effort. Vos fils vont à Sodome et vos filles à Lesbos. Nous, au contraire, les malheureux, sans cesse aux prises avec les nécessités de la vie, nous nous sommes aguerris sous l’aiguillon du besoin, notre activité s’est développée. Ce que vous fîtes jadis aux castes qui vous écrasaient, nous allons le faire à la vôtre. Le système d’oppression et de vol que vous appelez ordre social ne tient plus que par miracle : une poussée vigoureuse et tout s’effondrera. »

Et, descendant dégénéré d’Étienne Marcel, monsieur Prudhomme avec son gros ventre s’aplatira bellement sous le poing nerveux de l’esclave.

Mignardes dames qui ne connaissez de la vie que le côté toilettes, nobles détraquées auxquelles il faut,