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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/4

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C’est bien la fin.

L’oligarchie bourgeoise, qui avait trouvé la table royale toute servie, a voulu s’y installer seule, laissant le peuple à la porte : résultat, elle meurt d’indigestion au bout de cent ans.

Entre les autocraties et les masses, il ne peut, désormais, y avoir place pour les féodalités ; le xixe siècle n’aura été qu’une période de transition prodigieusement remplie.

« À quoi bon remonter si haut ? » penseront d’aucuns en lisant le titre de cet ouvrage. « Plus ça change, plus c’est la même chose ? » exclame M. Prudhomme, qui oublie, ou ne sait pas, que si c’était toujours la même chose, il n’aurait ni ses pantoufles, ni sa robe de chambre, ni son Petit Journal et, comme ses ancêtres préhistoriques, en serait à dévorer de la viande crue à l’entrée des cavernes.

Nous pensons que chercher ses modèles dans le passé ne doit pas être le but de l’humanité. « Tout progrès, a dit un penseur[1], suppose la négation du point de départ. » Aussi ne saurait-on trop combattre les révolutionnaires classiques, qui ne voient dans les grandes commotions sociales qu’un éternel plagiat. Trop superficiels pour innover, mesurant d’ailleurs les besoins de leur époque à ceux de leur ambition, ils nous ramèneraient volontiers aux vieux âges. Pour eux, la vie des peuples se concentre dans celles de trois ou quatre grandes individualités : Brutus, Étienne Marcel, Cromwell, Ro-


  1. Bakounine.