Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/57

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mands, ivrogne comme Auguste II et pédéraste comme Frédéric le Grand, — vertus royales ! — est mort victime d’un drame conjugal qu’on s’est efforcé d’étouffer. En Bavière, la maison royale tout entière est folle. Après le mélomane Louis, qui faisait construire des théâtres et jouer des opéras pour lui seul, le démoniaque Othon qui marche à quatre pattes, hurlant et mordant comme un fauve !

En Autriche, un prince du sang perd sa raison dans des priapées qui coûtent la vie à des filles publiques. Le même, récemment marié, contraint sa femme à s’exhiber nue sur un divan de velours noir aux regards de ses amis. Un député qui élève la voix sur ce fait, est bâtonné par ordre du prince.

La morale officielle a proscrit les grandes orgies de chair, mais la prostitution est partout…

En haut, dans cette aristocratie dorée, vicieuse et névrosée qui achète des sensations à prix fou et n’a plus qu’un idéal, qu’un but : jouir.

En bas, dans cette masse misérable à laquelle une exploitation capitaliste effrénée ne laisse d’autre perspective que la prison pour les hommes et le lupanar pour les femmes… quand elles sont belles.

Au milieu, dans ce monde bourgeois pour qui la vie entière est une tenue de livres et qui, n’ayant qu’un principe de morale : bien vendre, vend avec sa conscience, le corps de ses femmes et de ses filles.

Autour, dans cette nuée d’irréguliers qui font le siège de la société : rastaquouères ou bohèmes, êtres aux appétits violents, aux passions fortes, à l’esprit aiguisé, qui, dans un autre milieu, pourraient devenir des héros ou des génies et qui, pris