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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/61

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de sa violence. Au xvie siècle, la Réforme, démocratique au début, devint bientôt réactionnaire et aristocratique. Après un siècle de luttes et d’études, la plupart des socialistes, même révolutionnaires, d’aujourd’hui, sont plus modérés que Babœuf en 1796.

Au iie siècle, les chefs de l’Église chrétienne nous apparaissent comme de simples réformistes, s’éloignant chaque jour davantage de toute lutte ouverte contre cette société romaine, qui broyait l’homme dans ses mille rouages. De plus en plus, on s’enfonça dans les ergotages métaphysiques, dans les subtilités d’écoles ; résultat : des disputes interminables. Toutes les sociétés secrètes ont eu leurs cérémonies d’initiation ; à la fin de notre xixe siècle, la franc-maçonnerie ne s’est pas encore dépouillée de ses ridicules épreuves. Le baptême, considéré sous différents noms, par toute l’antiquité, comme un symbole de purification, devint le principal rite de la religion chrétienne. Il s’engagea, à propos du cérémonial à usiter, un litige dont l’évêque de Rome, Étienne, profita pour imposer sa suprématie à ses collègues (250).

Jusque-là, il n’y avait pas eu de papauté. Jean le baptiseur et Jésus, orateurs populaires, avaient, le premier avec violence, le second avec finesse, attaqué toute hiérarchie religieuse. Sous l’impulsion de Paul, des groupements de fidèles s’étaient organisés, mais cette organisation fut démocratique. Élus par le peuple, que l’on consultait dans toutes les affaires graves, les évêques n’eurent pendant longtemps qu’un rôle purement administratif. Peu à peu, ils élimineront l’élément plébéien ; les discussions théo-