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Page:Malato - Révolution chrétienne et Révolution sociale, Savine, 1891.djvu/78

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que la durée de l’empire soit prolongée… Nous respectons dans les empereurs le jugement de Dieu qui les a établis pour gouverner les peuples. Nous savons qu’ils tiennent de la volonté de Dieu le pouvoir dont ils sont investis ; nous demandons la conservation de ce que Dieu même a voulu, et c’est pour nous un grand serment.

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» Je n’appellerai point l’empereur du nom de Dieu, tant parce que je ne sais point mentir que parce que je le respecte trop pour me moquer de lui ou que lui-même doit s’offenser de ce nom.

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» S’il nous est ordonné d’aimer nos ennemis, qui pourrions-nous haïr ? S’il nous est défendu de nous venger de ceux qui nous offensent, qui pourrions-nous offenser ? Combien de fois n’avez-vous pas exercé des cruautés contre nous pour satisfaire votre haine ou obéir aux lois ? Combien de fois, sans attendre vos ordres, la foule prévenue contre nous ne nous a-t-elle pas assommés à coups de pierres et n’a-t-elle pas incendié nos demeures ? Dans le délire des bacchanales, on n’épargne même pas nos morts ; on viole le repos de la tombe pour en arracher les cadavres chrétiens quoique déjà méconnaissables et décomposés, pour les mettre en pièces et en traîner les débris par les rues. Qu’avons-nous fait pour nous venger de cet acharnement qui nous poursuit au-delà du tombeau ? Une seule nuit, avec quelques torches, c’en serait assez ; mais à Dieu ne plaise qu’une religion divine ait recours au feu humain pour se