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Page:Malbay - Du coryza gangréneux des bêtes bovines.djvu/14

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globe oculaire se réduit en déliquium ; quelquefois les yeux s’ulcèrent complètement et se réduisent en une espèce de matière ressemblant à de la lie de vin très épaisse. L’animal est dans une stupeur complète, souvent couché, et de temps en temps des mouvements convulsifs se montrent, et ils diminuent avant que la mort approche.

L’épiderme du mufle se détache et laisse apercevoir une large plaie ; les bords des lèvres sont quelquefois ulcérés. Suivant Laborde, les ulcères qu’on rencontre sur la langue paraissent occasionnés par la matière qui s’écoule des narines et que les animaux lèchent.

Les extrémités deviennent froides ; la membrane kératogène, située à la base des cornes, est baignée par une sanie d’un rouge noirâtre ; les cornes s’ébranlent facilement par le moindre choc, et par une légère traction on peut en déterminer la chute.

Toutes les forces paraissent s’anéantir ; le pouls n’est plus percevable : il est petit, accéléré ; les battements du cœur sont augmentés. La respiration est irrégulière et accélérée ; elle est ronflante, râlante et s’entend à une certaine distance ; les cavités nasales étant presque obstruées, l’animal tient la bouche béante pour respirer plus librement. L’air expiré est repoussant, et une bave filante, fétide sort par les commissures des lèvres. Les ulcérations de la bouche font de rapides progrès. Arrivé à ce terme, l’animal a une démarche très chancelante ; à peine s’il peut se soutenir, il est presque toujours couché. Il y a une alternative de chaud et de froid sur tout le corps. Les grincements de dents sont assez fréquents ; il y a aussi des convulsions, des tremblements. Les animaux, arrivés à cette période, poussent quelques mugissements, tombent, se débattent, et le plus ordinairement une paraplégie se déclare et la mort arrive.