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III

VICTOIRE DE LA CONSTANCE

Av. 1597


Enfin cette beauté m’a la place renduë,
Qu’elle avoit contre moy si longtemps defenduë :
Mes vainqueurs sont vaincus ; ceux qui m’ont fait la loy,
La reçoivent de moy.

J’honore tant la palme acquise en cette guerre
Que, si, victorieux des deux bouts de la terre,
J’avois mille lauriers de ma gloire témoins,
Je les priserois moins.

Au repos où je suis, tout ce qui me travaille,
C’est la doute que j’ay qu’un malheur ne m’assaille,
Qui me separe d’elle, et me face lascher
Un bien que j’ay si cher.