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STANCES.

De ces tempestes me delivre ;
Quelque espoir qui se puisse offrir,
Il faut que je cesse de vivre
Si je veux cesser de souffrir.

« Arriere donc ces vains discours !
Qu’aprés les nuits viennent les jours,
Et le repos aprés l’orage.
Autre sorte de reconfort
Ne me satisfait le courage
Que de me resoudre à la mort.

« C’est là que de tout mon tourment
Se bornera le sentiment ;
Ma foy seule, aussi pure et belle
Comme le sujet en est beau,
Sera ma compagne éternelle,
Et me suivra dans le tombeau. »

Ainsi, d’une mourante voix,
Alcandre, au silence des bois,
Témoignoit ses vives attaintes ;
Et son visage sans couleur
Faisoit cognoistre que ses plaintes
Estoient moindres que sa douleur.

Oranthe, qui par les zephirs
Receut les funestes souspirs