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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/24

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Aussi naturellement
Que le chaud et la froidure ;
Et rien, afin que tout dure,
Ne dure éternellement.

Cinq ans Marseille, volée
A son juste possesseur,
Avoit langui désolée
Aux mains de cet oppresseur.
Enfin le temps l’a remise
En sa première franchise ;
Et les maux qu’elle enduroit
Ont eu ce bien pour échange,
Qu’elle a vu parmi la fange
Fouler ce qu’elle adoroit.

Déjà tout le peuple more
A ce miracle entendu ;
A l’un et l’autre Bosphore
Le bruit en est répandu :
Toutes les plaines le savent
Que l’Inde et l’Euphrate lavent ;
Et déjà, pâle d’effroi,
Memphis se pense captive,
Voyant si près de sa rive
Un neveu de Godefroy.