Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/31

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Soit qu’un autre demon plus fort
Aux vents ait imposé silence,
Elle est hors de sa violence,
Et la voicy dans nostre port.

La voicy, peuples, qui nous montre
Tout ce que la gloire a de pris ;
Les fleurs naissent à sa rencontre
Dans les coeurs et dans les esprits ;
Et la presence des merveilles
Qu’en oyoient dire nos oreilles,
Accuse la temerité
De ceux qui nous l’avoient décrite
D’avoir figuré son merite
Moindre que n’est la verité.

O toute parfaite princesse,
L’étonnement de l’univers,
Astre par qui vont avoir cesse
Nos tenebres et nos hivers ;
Exemple sans autres exemples,
Future image de nos temples,
Quoy que nostre foible pouvoir
En vostre accueil ose entreprendre,
Peut-il esperer de vous rendre
Ce que nous vous allons devoir ?

Ce sera vous qui de nos villes
Ferez la beauté refleurir,