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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/39

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La France devant ces orages
Pleine de mœurs et de courages
Qu'on ne pouvait assez louer,
S'est faite aujourd'hui si tragique
Qu'elle produit ce que l'Afrique
Aurait vergogne d'avouer.

Quelles preuves incomparables
Peut donner un prince de soi
Que les rois les plus adorables
N'en quittent l'honneur à mon roi ?
Quelle terre n'est parfumée
Des odeurs de la renommée ?
Et qui peut nier qu'après Dieu
Sa gloire, qui n'a point d'exemples,
N'ait mérité que dans nos temples
On lui donne le second lieu ?

Qui ne sait point qu'à sa vaillance
Il ne se peut rien ajouter ?
Qu'on reçoit de sa bienveillance
Tout ce qu'on en doit souhaiter ?
Et que si de cette couronne
Que sa tige illustre lui donne
Les lois ne l'eussent revêtu,
Nos peuples d'un juste suffrage
Ne pouvaient sans faire naufrage
Ne l'offrir point à sa vertu ?