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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/44

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Leur présence n'est qu'une pompe,
Avecque peu d'art on les trompe,
Mais de quelle dextérité
Se peut déguiser une audace
Qu'en l'âme aussitôt qu'en la face
Tu n'en lises la vérité ?

Grand démon d'éternelle marque,
Fais qu'il te souvienne toujours
Que tous nos maux en ce monarque
Ont leur refuge et leur secours,
Et qu'arrivant l'heure prescrite
Que le trépas, qui tout limite,
Nous privera de sa valeur
Nous n'avons jamais e d'alarmes
Où nous ayons versé des larmes
Pour une semblable douleur.

Je sais bien que par la justice
Dont la paix accroît le pouvoir
Il fait demeurer la malice
Aux bornes de quelque devoir,
Et que son invincible épée
Sous telle influence est trempée
Qu'elle met la frayeur partout
Aussitôt qu'on la voit reluire ;
Mais quand le malheur nous veut nuire,
De quoi ne vient-il point à bout ?