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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/45

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Soit que l'ardeur de la prière
Le tienne devant un autel,
Soit que l'honneur à la barrière
L'appelle à débattre un cartel,
Soit que dans la chambre il médite,
Soit qu'aux bois la chasse l'invite,
Jamais ne t'écarte si loin
Qu'aux embûches qu'on lui peut tendre
Tu ne sois prêt à le défendre
Sitôt qu'il en aura besoin.

Garde sa compagne fidèle,
Cette reine, dont les bontés
De notre faiblesse mortelle
Tous les défauts ont surmontés ;
Fais que jamais rien ne l'ennuie,
Que toute infortune la fuie,
Et qu'aux roses de sa beauté
L'âge, par qui tout se consume
Redonne contre la coutume
La grâce de la nouveauté.

Serre d'une étreinte si ferme
Le nœud de leurs chastes amours
Que la seule mort soit le terme
Qui puisse en arrêter le cours.
Bénis les plaisirs de leur couche,
Et fais renaître de leur souche