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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/51

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Roi qui de l’âge où nous sommes
Tout le mal as surmonté !
Si tes labeurs, d’où la France
A tiré sa délivrance,
Sont écrits avecque foi,
Qui sera si ridicule
Qu’il ne confesse qu’Hercule
Fut moins Hercule que toi ?

De combien de tragédies,
Sans ton assuré secours,
Étaient les trames ourdies
Pour ensanglanter nos jours !
Et qu’aurait fait l’innocence,
Si l’outrageuse licence,
De qui le souverain bien
Est d’opprimer et de nuire,
N’eût trouvé pour la détruire
Un bras fort comme le tien ?

Mon roi, connais ta puissance,
Elle est capable de tout ;
Tes desseins n’ont pas naissance,
Qu’on en voit déjà le bout ;
Et la fortune, amoureuse
De la vertu généreuse,
Trouve de si doux appas
A te servir et te plaire,