Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/54

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Déjà le Tésin tout morne
Consulte de se cacher,
Voulant garantir la corne
Que tu lui dois arracher :
Et le Pô, tombe certaine
De l’audace trop hautaine,
Tenant baissé le menton
Dans sa caverne profonde,
S’apprête à voir en son onde
Choir un autre Phaéton.

Va, monarque magnanime ;
Souffre à ta juste douleur
Qu’en leurs rives elle imprime
Les marques de ta valeur :
L’astre dont la course ronde
Tous les jours voit tout le monde
N’aura point achevé l’an,
Que tes conquêtes ne rasent
Tout le Piémont, et n’écrasent
La couleuvre de Milan.

Ce sera là que ma lyre,
Faisant son dernier effort,
Kntreprendra de mieux dire
Qu’un cygne près de sa mort ;
Et, se rendant favorable
Ton oreille incomparable,