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Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/95

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ODE X.

Au pouvoir de nos adversaires !
Néantmoins nous voyons du port
D’autruy le debris et la mort,
En nous éloignant des corsaires.

Ainsi puissions-nous voir longtemps
Nos esprits libres et contents
Sous l’influence d’un bon astre !
Que vive et meure qui voudra !
La constance nous resoudra
Contre l’effort de tout desastre.

Le soldat, remis par son chef,
Pour se garantir de méchef,
En estat de faire sa garde,
N’oseroit pas en deloger
Sans congé pour se soulager,
Nonobstant que trop il luy tarde ;

Car, s’il procedoit autrement,
Il seroit puni promptement
Aux dépens de sa propre vie.
Le parfait chrétien, tout ainsi,
Créé pour obéir icy,
Y tient sa fortune asservie.

Il ne doit pas quitter ce lieu
Ordonné par la loy de Dieu ;