Page:Malherbe - Le Bouquet des fleurs de Sénèque, 1834.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sans nous donner tant de peine,
Vivon chacun bien pourveu
D’une conscience saine :
Puis vienne la mort soudaine
Nous surprendre à l’impourveu.

Que nous servira de craindre
Ce qui nous suit en tous lieux ?
Mouron contens sans nous plaindre
L’homme ne sçaurait enfraindre
La loy qu’ordonnent les cieux.
 
Cela que tu vois descendre
Sous terre, sans plus de vois,
Naguère sçavait entendre :
Ce n’est plus qu’un peu de cendre,
Fardeau léger à cinq dois.

Le corps perd, l’ame regagne
Sa première liberté ;
Le sçavoir qui l’accompagne
Plus parfait, la fait compagne
De la sainte éternité.

FIN.