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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1041

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Exemple d’un Mot retrempé du Français dans le Latin : MALEFACTOR. Remarque : il y a de nos jours une tendance, notamment chez les écrivains Américains, à rejeter l’« des substantifs en — OUR, ce qui équivaut à retremper dans le Latin tous les Mots de ce vaste groupe, y compris ceux d’origine tout à fait moderne. Ardor, fervor, valor, écrira-t-on, assimilant ces noms aux quasi-adjectifs ; visitor, etc., et ôtant toute marque différentielle. - ATE (autre que verbal), c’est notre AT, venant du Latin — atus et — ata substantif ou participe : quoique le mot puisse être d’origine toute Française, comme opiate, opiat. L’Anglais a aussi formé de ces Mots à l’aicle d’éléments Français. Toutefois — atus donne le plus souvent é et — ata ée, comme évêché et chevauchée, provenant d’EPiscoPATUS et de caballicata : c’est donc un grand nombre de nos Mots notamment en — é, que l’Anglais, changeant cette finale pour ATE, retrempera dans le Latin; comme curate, curé, etc. Les cas, comme galeated casqué, offrent la rencontre de deux participes, l’un Latin, l’autre Anglais. Exemples de Mots tirés directement du Latin à l’aide du Français ou retrempés du Français dans le Latin : i° Has-tate, muricate; 20 Profligate, private, truncate, vica-riate, ultimate, etc. — TIC, c’est notre — IQUE, venant du Latin — icus et du Grec — txoç : quoique le Mot puisse être d’origine toute Française, comme artistic, artistique. L’Anglais a aussi formé de ces Mots à l’aide d’éléments qui lui sont propres : RUNIC. Exemples de Mots simplement pris au Français, qu’ils lui viennent régulièrement ou non du Latin et du Grec : ANGELIC, DOMESTIC, FANTASTIC, RUSTIC, VOLCANIC, ARCTIC, ANALYTIC, AUTHENTIC, TELEGRAPHIC. Exemples de Mots retrempés du Français, où ils existaient dans le Latin et le Grec : barbaric, gigantic, majestic, pedantic, theoretic. Remarque : arithmetic, logic, magic, music, riietoric, viennent du Français qui les demanda aux noms grecs en — txa; pluriel que l’Anglais a maintenu plus ou moins bien à l’aide d’une — j dans acoustics, ethics, mechanics, me-tapiiysics, poetigs, etc., comme, du reste, nous disons mathématiques. Calisthenics, que nous n’avons pas, semble pris de première main à la source de cet afflux abondant de mots. — ARY, c’est notre — AIRE, venant du Latin — arius et —- aris, pour des Adjectifs et des Noms; — arium, pour