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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1056

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d’un titre et notamment en raison de ce fait que l’Anglais et l’Allemand constituent à peu près tout ce qu’il est convenu, dans notre éducation, d’appeler les Langues Vivantes, c’est un usage ancien (auquel on s’étonnera peut-être de ne m’avoir point vu céder un seul instant) que de comparer entre eux les Mots d’outre-Manche et d’outre-Rhin. Que de rapports ils gardent! et naturellement, puisque l’Allemand représente l’épanouissement le plus complet du vieux rameau Haut-Allemand; comme le fait l’Anglais du Bas-Allemand : rien pourtant, au point de vue de cette Philologie, qu’il faille relever dans ces rapports, car l’Anglais se trouve vis-à-vis de l’Allemand presque dans la même situation que vis-à-vis du Latin et du Grec pour ceux-là de ces Mots qu’il ne leur emprunte pas à des époques très récentes. Des analogies, mystérieuses à première vue, mais expliquées en l’étude vouée aux Mots d’origine Anglo-Saxonne, existent entre l’Anglais, le Latin et le Grec; alors il en fallut présenter une notion quelconque à l’esprit de qui tentait une étude philologique même succincte, ces idiomes antiques étant le fondement de l’instruction en France. Si quelqu’autre devoir s’impose, c’est, plutôt qu’établir un parallélisme fautif avec l’Allemand, de distinguer, parmi les acquêts tirés de langues européennes, le bien qui appartient, soit au Hollandais, soit au Flamand, frères humbles de l’Anglais; et de le tenir à part, comme familial, plutôt qu’étranger. Tel, l’esprit du groupement qui vient; celui-ci pourrait justement contenir, à un autre point de vue, les Mots Français importés depuis peu et les Mots Latins ou Grecs pris en entier, Corps du Mot et Terminaison, si ces deux sortes de Vocables n’avaient trouvé, dans des tableaux antérieurs, une place, la bonne. Subtiles distinctions que tout cela ; point, mais simplement crainte de rien confondre. Hébreu. Peu importe que ces Vocables appartiennent à un langage d’origine immémoriale; avec lui n’a absolument rien de commun l’Anglais : on les trouve cependant ici tout d’abord en tant que les plus anciens de tous ceux qui aient été introduits autrement que par voie scientifique, c’est-à-dire point naturellement ni par l’action d’une des grandes invasions de Mots faites dans la Langue. Presque tous les termes hébreux, épars dans les idiomes modernes, y viennent de la Bible, directement ou ayant passé par les Livres chrétiens des premiers siècles de l’Église. Omettre abbey, abbot, cabal, jubilee, pharisaic, etc., venus à travers le Français; quant à gherub, ephod,