Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1412

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P. 16. A UNE PETITE LAVEUSE BLONDE (Sens, 1861.) Cette pièce, que nous avons fait connaître en 1941, a été relevée sur l’autographe retrouvé parmi les papiers du poëte : la date de sa composition figure sur le manuscrit et atteste que, durant cette période de sa vie, si l’influence de Baudelaire s’exerçait fortement sur ses ouvrages d’un ton grave, Stéphane Mallarmé empruntait volontiers, pour des poèmes d’une veine plus légère, la voix de Théodore de Banville et qu’il réussissait avec la même perfection à imiter l’un et l’autre de ces deux maîtres. Pour peu personnelle que soit cette pièce, elle atteste une facilité agréable, qui eût satisfait de moins exigeants, une grâce dont il reprit, peu après, la manière, dans le P lacet futile, et ce penchant à quelque préciosité dont il ne devait pas se départir. P. 19. A UN POÈTE IMMORAL (Sens, 11 décembre 1861.) La date de ce poëme, que nous avons fait connaître en 1941, est indiquée précisément par ses deux premiers vers. Il est de la même veine que le précédent et, selon toute vraisemblance, s’adressait à Emmanuel des Essarts avec lequel le poëte venait de se lier peu auparavant. La correspondance de Mallarmé ni celle de ses amis ne nous a révélé, jusqu’à présent, aucune allusion à cette pièce, non plus qu’à la précédente, dont pourtant l’auteur avait soigneusement conservé des copies fort nettes, faites de sa main, et, visiblement, au moment de leur composition. P. 20. CONTRE UN POÈTE PARISIEN (Sens, juin 1862.) Ce « poëme de circonstance » parut dans le numéro du 6 juillet du Journal des Baigneurs (Chronique des Bains et des Eai/x Thermales) de Dieppe. En le rééditant, dans la Nouvelle Revue Française du Ier mai 1933, M. Auriant a apporté sur cette collaboration inattendue de précieux éclaircissements. Mallarmé avait publié dans la revue parisienne le Papillon, le 10 janvier 1862, un article sur les Poésies parisiennes d’Emmanuel des Essarts et le 25 du même mois son sonnet P lacet. Charles Coligny, par l’entremise de des Essarts avait recommandé le jeune poëte sénonais à la blonde directrice du Papillon, Olympe Audouard, puis l’avait accueilli dans l’Artiste qu’il dirigeait avec Arsène Houssaye, et où, le 25 mars, paraissait un fragment du Gnignon et le Sonnettr ; l’été venu, Coligny s’était chargé de donner une tournure plus mondaine et plus littéraire au Journal des Baigneurs : il y introduisit la rédaction du Papillon, dont Mallarmé, et la victime de ce sonnet, Emmanuel des Essarts : victime bénévole, au reste, puisque ce sonnet a pu être également relevé,