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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1427

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« de ses poésies ne pourra être publiée avant eomplet épuisement « de la nôtre. » « Je communique à M. Fasquelle, par meme eourrier, avis de eette situation et de l’obstacle absolu qu’elle constitue à la publication d’une édition nouvelle, quelle qu’elle soit, et a fortiori d’une édition dont la formule d’annonce semble de nature (intentionnellement ou non) à vouloir jeter sur la nôtre un relatif discrédit. « Veuillez agréer, Madame, etc... » De nouvelles démarches furent faites par la Revue Blanche en vue de eette édition projetée. Edmond Deman ne put qu’y opposer les engagements pris par le poëte à son égard : d’autant que, dès 1891, les versements prévus avaient été faits par l’éditeur belge. 11 mettait à la disposition de ces tiers toute la correspondance échangée entre le poëte et lui : et il terminait sa lettre par eette phrase qui témoignait que Mallarmé avait trouvé dans l’éditeur qui avait publié successivement les Poèmes d'Edgar Poe, Pages et les Poésies, — e’est-à-dire à peu près tout l’ensemble de son œuvre essentielle, — un éditeur selon son cœur : « Je viens de relire cette correspondance pour pouvoir plus exactement vous répondre et cette lceture, en me rappelant les sentiments très affectueux que le poëte voulut bien me marquer, au cours d’une période de onze années de parfaits rapports, m’a fait regretter davantage son départ prématuré et apprécier actuellement mieux que jamais l’exquise délicatesse que recouvrait la cordialité de ses formules. » A la suite de ces échanges de vues, le projet de eette édition de luxe fut abandonné ainsi que celui d’une édition courante. CLASSEMENT. — L’édition Deman de 1899 reproduisait, aux adjonctions près, l’ordre adopté dans l’édition fae-simile de 1887 que eelle de 1913 ne respecte qu’imparfaitement, sans, à vrai dire, qu’on en puisse saisir la raison (déplacement, entre autres, de la pièee Soupir; introduction du Sonnet entre Aumône et Don du Poème). Il fallait prendre un parti et qui s’inspirât, avant tout, des intentions avouées de l’auteur et, pour eela, respeeter le classement adopté par lui-même pour l’édition Deman. Ce classement, aujourd’hui, pourrait surprendre, si ne venaient le justifier les sous-titres qu’aux divers « eahiers » le poëte avait appliqués en 1887 et e’est pourquoi nous avons pris le parti de les rétablir iei, tout au moins pour sept d’entre eux. Notre classement débute par le poëme Salut auquel, quoique bien postérieur, Stéphane Mallarmé avait, en 1898, attribué cette première plaee, en manière d’exergue à son œuvre poétique, et de salut à « ses divers amis ». Un certain ordre chronologique adopté par Mallarmé lui-même régit la disposition des poèmes depuis le Guignon jusqu’à la Prose pour des Esscintes, de 1862 à 1884. On a adjoint tout naturellement à la Seine il'llérodiade les deux