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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1444

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Sonnet, imité de Bowles, ce départ, dont le sujet, le mouvement et le rejet rappellent singulièrement celui des Fenêtres : Comme apres une nuit de veille bien cruelle, Un malade en langueur, affaibli d’un long mal, Que n’a pas réjoui le doux chant matinal Et sa vitre égayée où frappe l’hirondelle, Se lève enfin, et seul, où le rayon l’appelle, Se t raine... Voici le texte original de W. Bowles (Poetical Works, I, 46, London, Cassel) que nous devons également à la perspicacité de M. Yves-Gérard Le Dantec : As one who long by wasting sickness worn, Weary has watched the lingering night and heard, Unmoved, the carol of the matin bird Sainte his lonely porcb ; nom first at mont Goes forth, leaving bis melancholy bed ; He the green slops and level meadow views, Delightful bathcd with slow-ascending dews, Or marks the clouds that o’er the mountains’head In varying forms fantastic mander white ; Or turns his ear to every randon song Heard the green river’s winding marge along, The whilst eacb sense is steeped in still deligbt ; So o’er my breast young summer’s breath I feel, Sweet hope ! thy fragrance pure and healing incense steal ! P. 33. LES FLEURS (Tournon, mars 1864.) Le 15 avril 1864, Eugène Lefébure renvoyait à Mallarmé, alors à Tournon, une petite liasse de poëmes que celui-ci lui avait communiquée, et l’accompagnait de ce commentaire : « Le maniement et le travail assidu d’une même pensée que vous pressez jusqu’à ce qu’elle ait donné tout son suc, l’incubation opiniâtre et le labeur fixe forment, je crois, le fond de votre talent. Vous revenez obstinément sur votre impression première, déjà très forte, et vous en faites jaillir ces poëmes tourmentés et sanglotants pleins de crispations où, par places, à travers les surcharges des nouvelles idées, se déroulent fièrement des vers du premier jet, des vers pleins et tout d’une pièce, comme ceux-ci : Ees grands trous bleus que font méchamment les oiseaux... Et le divin laurier des âmes exilées... « Ces vers-là ramènent l’harmonie dans vos strophes gorgées d’images et parfois comme étouffées de pensées. Ce sont des coups