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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1466

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TOILETTE D’HÉRODIADE La Nourrice Voici la myrrhe gaie en ses bouteilles closes, Ou, de l’essence faite avec la mort des roses Voulez-vous, mon enfant, essayer la vertu Funèbre ? Hérodiade (courroucée). Laisse là ces parfums !... Meme texte que le Parnasse Contemporain jusqu’à : La Nourrice Pardon, l’âge effaçait, reine, votre défense De mon esprit, obscur comme un vieux livre, et noir... I Iérodtade (impérieuse). Assez ! tiens devant moi ee miroir, (Très rêveuse) : ô miroir ! Même texte jusqu’à : ... une ombre lointaine, Mais aussi, des soirs, dans ta sévère fontaine Horreur, j’ai contemplé ma grande nudité ! (Se réveillant et se tournant vers la nourrice) : Nourriee, suis-je belle?... Stéphane Mallarmé. (Fragment d’une ancienne étude scénique ^'Hérodiade.) Au printemps de 1869, il envoie à Catulle Mendès, pour la deuxième série du Parnasse Contemporain, le seul moreeau qui sera publié seize ans plus tard dans son recueil de Poésies de 1887. L’année précédente, Mallarmé avait autorisé une petite revue, le Scapin (2 janvier 1886) à rééditer ee fragment d’Hérodiade, paru jadis dans le Parnasse Contemporain. Mais en septembre suivant, à ee même Léo d’Orfer, qui s’était entremis pour /e Scapin, Mallarmé écrivait : « Certainement prenez ees deux petits poemes, pour votre publication : mais quel titre abominable que la Décadence, et comme il serait temps de renoneer à tout ee qui y ressemble ! Pour Hérodiade, ce serait de mauvais goût que je republie ee fragment plusieurs fois, d’autant mieux que je eompte le compléter et en faire, avant peu, une plaquette : ne la vulgarisons pas trop. » Cette intention de compléter Hérodiade demeura toujours dans l’esprit du poëte, sans jamais prendre corps. Lorsque furent engagés les premiers pourparlers avec l’éditeur Deman en vue