Quel meilleur et plus digne commentaire du poëme de Mallarmé pouvions-nous donner que cette lettre et ce sonnet du délicat poëte belge qui fut des premiers admirateurs du maître et lui consacra l’étude si justement digne et haute : Stéphane Mallarmé : un héros {Mercure de ! rance, Paris, 1899)? La date de naissance de ce poëme nous a également été fournie par M. Albert Mockcl. Une copie de ce sonnet, par Mme Boissière, d’après le manuscrit ue lui adressa Mallarmé, est dans la collection II. Mondor. P. 60. REMÉMORATION D’AMIS BELGES I ?] « J’éprouve un plaisir à envoyer ce sonnet au livre d’or du Cercle Éxcelsior où j’avais fait une conférence et connu des amis », note Stéphane Mallarmé dans sa Bibliographie des Poésies (éd. Deman, 1899). 11 s’agit de la conférence sur Villiers de l’Isle-Adam que le poëte fit à Bruges, au Cercle Excelsior, le 18 février 1890. Ce sonnet parut dans P Art Littéraire (Bruxelles, novembre 1893) avec cette suscription : « A ceux de l’Excelsior » et cette variante : Sinon d’épandre pour baume utile le temps... Albert Thibaudet (dans /</ Poésie de Stéphane Mallarmé, p. 146 et sq.), apres avoir recommandé de savoir les troisième et quatrième vers dans une parenthèse et de traiter le septième en ablatif absolu, a dit de ce sonnet : « Pénétrer ce délicieux poëme me donne une volupté sensuelle et fine qui fait paraître grossière la lecture de vers habituels. Car je participe, à mesure d’un déchiffrement aisé, à cette disposition progressive d’une brume bleue qui déserte par un matin de paix les toits et les tours de Bruges. Impression qui fournit aux deux quatrains leur motif apparent et pittoresque... Le temps sc matérialise dans cette vapeur molle, brumeuse, couleur encens, qui flotte autour d’une ville du Nord, un beau jour d’été et que semblent exhaler les pierres qui s’en dévêtent... Les tercets prolongent, en une image, blancheur, plumes, à peine nouvelle, tant elle sc fond en la brume dévoilée, envolée de Bruges, la douceur et la paix des quatrains. » P. 60. MÉRY, SANS TROP D’ARDEUR... (Paris, 1887.) Ce sonnet fut publié dans la Galette Anecdotique du 29 février 1896 puis dans le Eigaro : mars 1896 et reproduit peu après par M. Charles Maurras au cours d’un article peu bienveillant intitulé « Revue des Idées », dans la R mie Encyclopédique (14 mars 1896). Une version un peu différente en fut donnée par Robert de