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Page:Mallarmé - Œuvres complètes, 1951.djvu/1515

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cérémonie en l’honneur d’Edgar Poe. (Cité dans R. H. Hart, le Surnaturel dans Edgar Allan Poe, 1936.) Dans cette même lettre, Mallarmé acceptait, au nom de Manet, l’invitation également adressée au peintre qui s’offrait à contribuer au volume par un dessin, une gravure ou une eau-forte : enfin Mallarmé recommandait d’inclure un fragment de la préface de Baudelaire aux Histoires extraordinaires. Ni Manet ni Baudelaire ne figurèrent dans ce Memorial l'olume ; le sonnet de Mallarmé y fut la seule contribution française. Ce volume parut dans les dernières semaines de 1876. Le sonnet demeura inédit en France pendant encore plusieurs années. Ce n’est qu’en août 1883, lorsque Verlaine lui fit part de son intention de lui consacrer un article et lui demanda des vers inédits autant que possible, que Mallarmé lui communiqua, entre autres, le Tombeau d'Edgar Poe. Parmi les Scolies adjointes à sa traduction des Poèmes d’Edgar Poe, Mallarmé reproduisit les versions anglaises de son sonnet faites par deux poétesses américaines : Mrs. Sarah I lelen Whitman et Mrs Louise Chandler Moulton. Placé dans le recueil de ses Poésies (Deman, 1899), la Bibliographie de ce recueil spécifie ; « Mêlé au cérémonial, il y fut récité en l’érection d’un monument de Poe à Baltimore, un bloc de basalte que l’Amérique appuya sur l’ombre légère du Poëte, pour sa sécurité qu’elle n’en ressortit jamais. » Ce ne put être, en tout cas, lors de la cérémonie du 16 nov. 1875. Dans le Poe Memorial de Baltimore, le sonnet parut sous une forme quelque peu différente, dont nous empruntons les éléments à l’ouvrage de Mme E. Noulet : /'Œuvre poétique de Stéphane Mallarmé, p. 390 : Tel qu’en lui-même enfin l'éternité le change Ee poëte suscite avec un hymne nu Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu Que la mort s’exaltait dans cette voix étrange : Mais, comme un vil tressant d'hydre, oyant jadis l’ange Donner un sens plus pur aux mots de la tribu, Tous pensèrent entre eux le sortilège bu Cbep. le flot sans honneur de quelque noir mélange. Du sol et de l'éther hostiles, ô grief ! Si mon idée avec ne sculpte un bas-relief Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne, Sombre bloc à jamais ebu d’un désastre obscur, Que ce granit du moins montre à jamais sa borne Aux vieux vols de blasphème épars dans le futur. Au 5e vers, tressant pour « tressaut », faute d’impression que Mallarmé demanda à Mrs Sigourncy Ricc de bien vouloir corriger.